Ça roule, la course ?



Permettez-moi de tergiverser un peu en abordant une activité de salle d’entraînement différente du spinning : la course. Mais pourquoi bouder celle qui me permet de renouer le mieux avec le souvenir de ma fidèle monture, me rétorquerez-vous ? Parce que depuis mon accident, j’ai dû développer un trouble de l’attachement : j’ai placé la barre trop haute pour remplacer mon Peugeot. Du coup, mon Rougeot demeure irremplaçable et mon deuil, lui, persiste. Les autres avenues aboutissent elles aussi sur un cul-de-sac : essayer le vélo de montagne ? Mon cœur saigne. 

Enfin, je m’adonne maintenant à la course d’une à deux fois par semaine. Le but initial consistait à me préparer pour le Spartan Race de Mont-Tremblant, épreuve que nous voulions relever entre collègues au boulot. Or, on m’a licenciée vendredi dernier. Vais-je participer au Spartan Race ? Je n’ai pas encore pris ma décision. Mais je continue tout de même à courir. 

Rouler, c’est fantastique ; courir, c’est pas mal bien. L’avantage principal, c’est l’accompagnement : la course et le jogging sont des activités plus populaires que le vélo dans mon cercle d’amis. Pour la première fois de ma vie, ou presque, j’ai de la compagnie sur la piste à l’occasion. Youhou ! Le désavantage par contre réside dans les articulations qui joignent le fémur au tibia : les genoux. Ouf ! Je me suis étiré les croisés en amortissant mal le rebond d’un double périlleux arrière en acrobatie il y a déjà dix ans. Bien que j’aie fait un peu de physio, l’arthrose, génétique dans mon cas, s’est tout de même déclarée à la suite de l’entorse. L’hiver, mon cartilage se transforme en saule et m’indique le temps qu’il fera. Appelez-moi « Mémé-4 ». Je me suis donc mise aux escaliers, aux surfaces instables et au glucosamine de peur de passer mes vieux jours à souffrir, comme ma grand-mère.


Malgré ma condition physique, je persévère. Je me donne des objectifs raisonnables et j’apprends à écouter mon corps. Parfois, je jogge, parfois je cours et, parfois, je dois admettre que je fuis. Que fuis-je ? Le stress, surtout. Celui des derniers événements, celui du quotidien et celui des moments que j’appréhende. Le sport a ce chic de mettre à notre disposition, par le mouvement, les conflits intérieurs auxquels nous faisons face pour que nous puissions agir sur ce qui nous agace. Ne reste qu’à choisir votre dada ! Ambitieux, essayez-vous d’atteindre de nouveaux sommets (l’escalade) ? Stressés, avez-vous besoin d’un moment de liberté (la course) ? Philosophes, avez-vous besoin de réfléchir (le vélo de route) ? Ennuyés, avez-vous besoin de vous surpasser (le spinning) ? 

Et vous, qu’est-ce qui vous fait bouger ? ;)  

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