Les sangliers d'Uderzo
Il sonne 22 h 30 à l'horloge grand-père. Nous sortons de table (normal) ; muscat, charcuteries, viandes particulières, fromages et sucreries ont été consommés. Je propose à mon copain une promenade digestive sous le thème de la chasse aux sangliers. La famille nous outille, C. et moi, de lampes de poche, insistant pour que j'en emporte également une. Fin prêts, nous partons, plongeant dans l'épaisse noirceur du chemin rural aux abords de la maison parentale.
Tout à coup, une interrogation me vient : « C'est gros comment un sanglier, au juste ? » Mon amoureux me décrit la bête. Apparemment, ces cochons sauvages dépassent en taille les cochons de ferme (énormes), que j'ai vus un peu plus tôt au cours de la semaine. En fait, ils sont à peu près de la taille... d'un monstre, ou d'un gros réfrigérateur canadien (ceux français sont plus modestes). Et, le comble ! ils ont des défenses. Je saute immédiatement au bras de mon accompagnateur, voyant en lui mon seul espoir de survie et lui balance : « Quoi ? mais t'es malade ??? » J'élabore un plan de secours en toute connaissance de mon courage légendaire : Si on en croise un, je t'avertis, je fige sur place, m'agrippe à ton bras et ferme les yeux en espérant me réveiller de ce cauchemar - ne t'enfuis pas sans moi. C'était ma tactique contre les monstres de mes nuits d'enfant.
Nous parcourons le chemin de bout en bout. C'est peut-être la première fois de ma vie que je vais à la rencontre d'animaux en priant finalement pour ne pas les voir, ces quadrupèdes. Mon copain, farceur raté, éteint sa lampe pour nous plonger dans l'obscurité encore plus dense. On entend, voire on sent, les cochons de ferme remuer dans l'enclos qui nous est adjacent. J'allume ma lampe, que j'ai bien fait d'emporter. Déjoué, sale farceur ! Je demeure tout de même terrorisée, sinon pire encore.
Un peu de contexte... Comprenez que, en tant que Québécoise vivant en région métropolitaine, les seuls sangliers que j'ai eu l'occasion de voir sont ceux des bandes dessinées Astérix. Et encore, s'il m'était passé par l'esprit de rechercher des images de cet animal monstreux sur Internet, je ne serais tombée que sur des photographies gros plans du phacochère, qui ne rendent pas justesse aux proportions. Du coup, il m'était difficile de me faire une idée de la dimension de cette espèce.
Comme un malheur ne vient jamais seul, C. m'informe que la soue qui borde notre route, en fait, attire les cochons sauvages. Mon sang se glace. Je me presse contre mon homme, car au point où j'en suis, le rôle de la princesse de Disney me convient parfaitement : je veux être sauvée. Un porc grouine sauvagement. Je sursaute. Mes yeux se remplissent de larmes. Mon copain, lui, est plié en deux. Il se tord de rire et se moque. Je termine le trajet, comme une zombie, morte de peur, en me concentrant sur mon nouvel objectif : passer le portail pour être, mon bébé et moi, en sécurité.
Maintenant que j'ai survécu à ce cauchemar champêtre, je peux rire de ma candeur, qui, finalement, m'a donné de la matière pour une bonne anecdote. Néanmoins, je note : Uderzo est un sale menteur.
Tout à coup, une interrogation me vient : « C'est gros comment un sanglier, au juste ? » Mon amoureux me décrit la bête. Apparemment, ces cochons sauvages dépassent en taille les cochons de ferme (énormes), que j'ai vus un peu plus tôt au cours de la semaine. En fait, ils sont à peu près de la taille... d'un monstre, ou d'un gros réfrigérateur canadien (ceux français sont plus modestes). Et, le comble ! ils ont des défenses. Je saute immédiatement au bras de mon accompagnateur, voyant en lui mon seul espoir de survie et lui balance : « Quoi ? mais t'es malade ??? » J'élabore un plan de secours en toute connaissance de mon courage légendaire : Si on en croise un, je t'avertis, je fige sur place, m'agrippe à ton bras et ferme les yeux en espérant me réveiller de ce cauchemar - ne t'enfuis pas sans moi. C'était ma tactique contre les monstres de mes nuits d'enfant.
Nous parcourons le chemin de bout en bout. C'est peut-être la première fois de ma vie que je vais à la rencontre d'animaux en priant finalement pour ne pas les voir, ces quadrupèdes. Mon copain, farceur raté, éteint sa lampe pour nous plonger dans l'obscurité encore plus dense. On entend, voire on sent, les cochons de ferme remuer dans l'enclos qui nous est adjacent. J'allume ma lampe, que j'ai bien fait d'emporter. Déjoué, sale farceur ! Je demeure tout de même terrorisée, sinon pire encore.
Un peu de contexte... Comprenez que, en tant que Québécoise vivant en région métropolitaine, les seuls sangliers que j'ai eu l'occasion de voir sont ceux des bandes dessinées Astérix. Et encore, s'il m'était passé par l'esprit de rechercher des images de cet animal monstreux sur Internet, je ne serais tombée que sur des photographies gros plans du phacochère, qui ne rendent pas justesse aux proportions. Du coup, il m'était difficile de me faire une idée de la dimension de cette espèce.
Comme un malheur ne vient jamais seul, C. m'informe que la soue qui borde notre route, en fait, attire les cochons sauvages. Mon sang se glace. Je me presse contre mon homme, car au point où j'en suis, le rôle de la princesse de Disney me convient parfaitement : je veux être sauvée. Un porc grouine sauvagement. Je sursaute. Mes yeux se remplissent de larmes. Mon copain, lui, est plié en deux. Il se tord de rire et se moque. Je termine le trajet, comme une zombie, morte de peur, en me concentrant sur mon nouvel objectif : passer le portail pour être, mon bébé et moi, en sécurité.
Maintenant que j'ai survécu à ce cauchemar champêtre, je peux rire de ma candeur, qui, finalement, m'a donné de la matière pour une bonne anecdote. Néanmoins, je note : Uderzo est un sale menteur.