Vélo père-fille (spécial fête des Pères)

Mon père a toujours été mon grand complice en sports. Bébé, je parcourais déjà les kilomètres, bien installée dans le siège pour enfant derrière lui. Enfant, c’est lui qui était derrière moi. Il me mentait allègrement en me disant que « oui, oui », il tenait mon siège alors qu’en fait, il me laissait filer toute seule sur mon deux-roues. 

J’ai grandi en le suivant sur les pistes cyclables de la Rive-Sud, de Montréal et du Petit train du Nord. Nous avons souvent participé aux 50 km du Tour de l’Île. Au secondaire, j’en ai eu assez de mon hybride. J’ai piqué le vélo de route de mon père, un vieux CCM bleu. C’est d’ailleurs avec ce vélo, que j’avais adopté bien que trop grand pour moi, que je suis partie en appartement. Je laissais alors définitivement derrière moi mon hybride de jeunesse, un Peugeot noir. J’ai ensuite eu une collection de vélos de route de seconde main. Mon père les dénichait dans des ventes-débarras et les retapait pour moi, pour le plaisir de me les offrir. 

Aujourd’hui, j'ai un hybride, sur lequel j’ai installé un siège de bébé. Mon père, lui, roule toujours et même, plus que jamais. Il vient enfin de se racheter un vélo de route neuf, tout en carbone, pour profiter pleinement de sa retraite. Mon père et moi avons d’ailleurs souligné ce nouveau départ en participant au 100 km du Tour de l’Île dimanche dernier. Et vous savez quoi ? Mon vieux vélo hybride noir, eh bien ! mon père l’a gardé et l’utilise encore. Il y attache son husky pour rouler avec son chien, lorsque la bête est assez en forme pour suivre le maître.

Bonne fête des Pères, papa. 

(Cet article a été rédigé pour La Cordée, en 2016.)

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