Kayak à St-Denis-sur-Richelieu

Dimanche, j'ai mis mon kayak à l'eau pour la première fois de l'année. Mon chum roulait une boucle de 101 km à St-Denis-sur-Richelieu, départ au parc des Patriotes à côté de la marina. Cent un kilomètres pour Brandon, c'est à peu près 2h 30 à ma disposition. 

Sur le Richelieu, il ventait des tonnes. Ça ne devait pas être facile dans les champs à vélo... En kayak, ça brassait en masse. Il y avait beaucoup de vagues. Moi, j'aime ça, la houle. Tout de même, en mettant le bateau à l'eau, j'ai lâché un "tabarouette" impressionné. Mon fils, Capitaine Tranquilou, n'aurait pas aimé ça, lui. Pour une fois, j'ai enfilé mon VFI. Ça me paraissait, en effet, Very Freakin' Important. 

Le courant était fort. Si bien que mon embarcation s'est scotchée au quai dès la mise à l'eau. Moi, j'ai embarquée très précautionneusement dans mon Trail Blazer, qui virevalsait. J'ai mis une main sur la pagaie, prête à pagayer, et j'ai gardé l'autre main sur la corde d'abordage. J'ai dénoué le noeud d'ancrage lentement comme on désarmorce une bombe (en tous cas, dans les films). Et, pouf! c'est parti aussi vite qu'une gang de cyclistes en début de course. 

J'ai décidé de prendre la rivière à bras le corps, face au vent, pour éviter d'avoir du mal à revenir au quai. J'ai placé la proue du bateau en angle pour éviter de plonger dans les vagues. Puis, j'ai poussé sur presque une dizaine de kilomètres en collant la rive. Je n'ai pas lâché une seconde, même pas pour repositionner les anneaux de caoutchouc glissés vers les palmes. Au moins, j'avais empoigné la pagaie dans le bon sens : la partie la plus longue de la cuillère vers le haut. 

Crédits photo : Old Town Canoe

Il n'y avait pas un chat sur la voie maritime. Même les outardes avaient rapatrié sur la rive leurs... Aucune idée de comment on appelle ça, un poussin de bernache. C'est cute par contre.  

Crédits photo : Radio-Canada

Ceux et celles qui font du kayak savent que je contemplais les oisons (traduction Google de gosling) assise en position d'examen gynécologique : ben écartée sur les repose-pieds comme dans des étriers. C'est pour avoir plus de force de traction. 

Bref, comment est cette rivière-là? Le Richelieu avait une apparence laiteuse dimanche, comme l'eau des mangroves en Martinique. Heureusement, les esturgeons immenses de nos fleuves et grandes rivières ne sortent pas sous les embarcations comme le font les lamantins dans le Sud.

Crédits photo : Kayak Aventure (baie de Génipa)

Le parc maritime ressemble à celui des Mille-Îles : criblé d'îles. L'eau semble par contre beaucoup plus saine vers St-Denis que vers Sainte-Rose, où c'est normalement poisseux. Peut-être en raison du "derecho" dont le Québec a été victime deux jours auparavant, quelques souches d'arbres flottaient avec moi sur la rivière. 

Je dirais donc que le Richelieu vers Beloeil,  St-Denis et St-Marc convient avant tout aux adultes. Ses belles rives campagnardes sont décidément agréables à vélo, en moto et en kayak. 

Crédits photo : Wikipedia 

Mais le dimanche 22 mai, je pagayais à la suite d'une queue de tempête. À un moment, une sterne (j'étais étonnée d'en voir une) m'a crié dessus : "Quossé qu'tu fais là? Rentre, bonyenne." De gros nuages sombres arrivaient au pas de course depuis Beloeil. J'ai fait demi-tour et mis le cap sur la marina de St-Denis. 

Crédits photo : Futura Science

Avant de rebrousser chemin, je suis allée m'accoster sur une île au milieu de la rivière pour croquer une pomme. Puis, je suis rentrée poussée en partie par le vent, surfant parfois sur de petits rouleaux de vagues le long de côtes insulaires. 

Un début de saison sportif, certes. Mais je suis encore capable de me débrouiller : aucunes courbatures. Ma fidèle ampoule au pouce gauche, elle, est de retour par contre. 

Le lendemain, Brandon et moi sommes allés pagayer le réservoir Choinière... à suivre. ;) 

Crédits photo : Brandon et ses jambes de cycliste brûlées 

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Pour les curieux de la FQSC, Brandon a terminé 3e sur 30 coureurs présents, dont 18 d'entre eux ont abandonné la course. Les sections de gravier et de grosses rafales en plus de l'humidité ont eu raison de beaucoup de cyclistes MH2. 

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