The Golden Hour

The Golden Hour

On pousse sa barque sur un lac tranquille, à peine chatouillé par la brise. La journée se termine, et les rayons du soleil sont d'or comme un vieux vin blanc brille dans le fond d'une coupe de verre. 

Le vent est tombé. Les batailles s'engourdissent pour céder leur place au calme de la solitude. On peut respirer, se détendre. On peut même entendre les chuchotements de son âme. 

Le verbe s'est asséché, las de la discussion. Parfois, c'est dans le soliloque que la conversation prend tout son sens. 

Parler pour s'entendre. Se taire pour s'écouter. Se livrer à l'écho pour se comprendre. Et, finalement, réussir à tout lâcher. 

Prêter attention aux rumeurs des autres, par delà le lac. Ils sont si loin et si près à la fois, avec leurs visages dessinés. 

C'est étrange. On doit parfois partir pour se retrouver, s'exiler pour cesser d'être seul. 

Les flots tendres bercent la barque comme le ferait lourdement le bras d'un parent fatigué. Le père ou la mère qui raccompagne son enfant vers le sommeil. 

La lumière innonde les alentours. 

L'ombre découpe des formes rebondies. On pourrait les cueillir aussi facilement qu'on détache une pomme mûre de l'arbre. 

Dans cet ailleurs serein, tous nos fantasmes s'expriment enfin. C'est pourquoi on y a ramé: pour aller au rendez-vous fixé avec soi-même. 

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