En Gaspésie 15 ans plus tard, toujours la même.
Quand j'étais petite, nous allions souvent en Gaspésie - à Forillon - avec un couple d'amis de mes parents : Bob et... Bobette. Moi, je jouais avec leurs fils : Burn et Mat. Mes "cousins" et moi, on était vraiment des p'tits cons ensemble.
Je me rappelle qu'on s'était poussés au parc après le souper. Nos parents placotaient en buvant un verre. Rien de choquant. Mais nous, les salauds, on criait à plein poumons : "Nos paaaarents sont saouuuuls!" en nous balançant. Des vrais p'tits morveux - je vous le dis. Et, Burn, ça se pissait dessus pour se réchauffer au sortir de la mer glaciale. Et, les gars, ça me courait après sur les plages de galets avec des crabes. J'ai encore du mal avec ces bibittes-là - ils m'ont traumatisée, les connards. Alors, un jour, moi, je les ai enfermés dans le coffre de la voiture. J'espère qu'ils sont devenus claustrophobes. Mouhaha! Ben non, ben non. On s'est joué des tours, oui, mais on s'aimait bien. On était juste... des p'tits criss, quoi.
Avant de partir en appartement, au début de la vingtaine, je suis retournée en Gaspésie. Deux fois : un séjour familial dans le Nord et un roadtrip express avec mon complice algérien. À Percé, je me suis acheté une bague avec une pierre locale chez un bijoutier - une gaspéite. Avec ce nom-là, ça aurait tout aussi pu être une maladie, genre une carence aigüe de Gaspésie quand ça fait trop longtemps qu'on y est allé.
Et, justement, moi, ça faisait 15 ans. Avant là, là. Parce que je vous écris depuis le camping du Mont-Albert. Ma chum dort, j'ai réussi à faire un feu malgré la mouille et les manes veulent salement une primeur sur cet article de blogue. (Dans quelques minutes, je vais percuter qu'en fait, elles n'ont d'yeux que pour la lumière de ma frontale.) J'ai pris des vacances sans solde pour accompagner Isa dans sa découverte des monts Albert et Jacques-Cartier. Elle espère aussi voir des caribous. À date, on a vu de la neige sur les plateaux des Chics Chocs, en haut d'Albert.
Moi, aujourd'hui, j'ai détalé en course en sentier. D'ailleurs, je pense que mon amie n'était pas full contente de redescendre toute seule, à la marche. OK, mais tsé, c'est-à-cause-que. Ou "la réplique d'ado qui rend tes parents fous". Sérieux, j'voulais pas mal faire, je le jure. Mais j'ai craqué. J'ai couru un ti-boutte, pis j'ai attendu au pont. Mais c'était long. Facque j'ai couru un autre ti-boutte avant de m'arrêter de nouveau au belvédère de la Saillie (les connaisseurs comprennent que mes ti-bouttes sont pas mal longs en fait). Pis au belvédère, il y a un randonneur que j'ai dépassé qui, lui aussi, s'est aussi mis à courir. Copieur! J'ai replanté ma casquette de trucker sur ma tête et je suis repartie montrer à l'apprenti qui était le maître. Ya! Quand je me suis finalement arrêtée pour de bon, il marchait, le wannabe. Sauf que... ish! mon amie était loin en titi.
Quand ma ceinture noire en ninjatsu préf' est arrivée, elle n'a rien dit. Comme des parents-pas-saouls que la colère rend muets. Décidément, faut croire qu'en Gaspésie, peu importe l'âge, je serai toujours une p'tite criss.
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Eille, t'as-tu le goût de commenter? Parce que, moi, j'ai envie de te lire en titi : lâche-toi lousse, mon chum.