ACROBATIE | Axel
Le Cirque du Soleil a un nouveau spectacle : Axel. Ça réunit le patinage artistique et les arts du cirque. Bref, mon background sportif.
L'an dernier, je me suis inscrite à un cours de tissu aérien. Première fois en 15 ans que je refaisais de l'acrobatie aérienne! Ç'a rapidement paru que j'avais déjà fait ce genre de trucs. J'avoue que, même si j'aime mon boulot, il y a eu des moments dans les airs à la Caserne 18-30 où je me sentais... dans mon élément.
On le savait depuis mon enfance : je suis un singe hyperactif. Mes parents ont fait leurs devoirs, ils m'ont inscrite à des cours de gymnastique. Mais je n'aimais pas les léotards, ça me complexait. Alors, la gym, contre toutes attentes... bof.
Au secondaire, j'ai fait le saut dans ce qui allait m'amener à faire du cirque. J'ai mis le pied sur le trampoline de mon amie Steph, et ç'a bouleversé ma vie. J'apprenais vite et bien, et rapidement j'ai eu mon propre trampo, moi aussi, dans ma cour.
Je passais mes journées à apprendre, à peaufiner et à inventer des mouvements. Si bien que j'ai réalisé des baranis sans savoir que je faisais des baranis. Mon père, lui, ne pouvait pas tolérer de me voir m'élancer débordante d'une audacieuse créativité - "Regarde, regarde...!", "Non, tu vas tacher de sang le patio." J'imagine que j'aurai la même incapacité viscérale à regarder la chair de ma chair se faire défoncer rugby, pour suivre la tradition familiale.
Je passais mes journées à apprendre, à peaufiner et à inventer des mouvements. Si bien que j'ai réalisé des baranis sans savoir que je faisais des baranis. Mon père, lui, ne pouvait pas tolérer de me voir m'élancer débordante d'une audacieuse créativité - "Regarde, regarde...!", "Non, tu vas tacher de sang le patio." J'imagine que j'aurai la même incapacité viscérale à regarder la chair de ma chair se faire défoncer rugby, pour suivre la tradition familiale.
Mes "moves", je les pratiquais au minimum une centaine de fois de suite pour les maîtriser à la perfection. #OCD Mon simple assis-debout m'a valu une dislocation d'un os dans la région du coccyx. Hyper gênant et douloureux.
Entre mon premier contact avec un trampo et le coaching? 5 ans. Et j'enseignais à des gens de gymnastique alors que je n'en avais jamais fait moi-même. (On s'entend que le port du léotard n'était pas obligatoire dans mon cours... right?)
Pousser la porte des arts du cirque avec le trampo m'a fait découvrir mon appareil : le trapèze.
D'abord, j'ai fait du trapèze volant au Trapezium (où je fais maintenant de l'escalade : Horizon Roc). En attendant de grimper les 20 pieds d'hauteur et d'être "listo/a" pour exécuter un mouvement et espérer un "catch" réussi avec Jack, je pratiquais au fixe. Et... je pratiquais aussi au fixe, à mon école secondaire.
Et c'est là, dans le gymnase de l'école d'éducation internationale, que j'ai trouvé mon match parfait : Loïc.
Il faut comprendre qu'en cirque, il ne suffit pas d'être bon. Il faut avoir quelque chose de spécial. Et c'est en trapèze fixe, duo homme-femme, que mon partenaire et moi avions un effet wow. Parce que je pouvais être portée et porter mon porteur, ce qui nous distinguait des autres à l'époque.
Loïc et moi avons fait l'objet de quand même beaucoup d'attention, même au-delà de notre petite troupe improvisée. Nous avons tous les deux poursuivi à l'école de cirque, malheureusement en décalé.
Il faut savoir que, contrairement au soutien que j'avais obtenu en patinage artistique, ma passion pour le cirque ne résonnait pas du tout chez mes parents. Même que mon saint père a essayé de me décourager de faire les auditions.
Mais... j'ai fini par auditionner quand même. #TeteDeCochon C'était la première fois que j'allais contre vents et marées. J'avais 19 ans. Je me suis entraînée en dehors de mes heures de coaching à la palestre où j'enseignais aux jeunes, puis je suis partie à l'école de Verdun après avoir prié (pour vrai, à genoux pis toutte). On offrait là-bas un programme préparatoire de soir, que je pouvais du coup combiner à mes études régulières. Tout le monde serait content, le père et la fille.
Sur papier, ça tenait la route en tous cas.
Mais... j'ai fini par auditionner quand même. #TeteDeCochon C'était la première fois que j'allais contre vents et marées. J'avais 19 ans. Je me suis entraînée en dehors de mes heures de coaching à la palestre où j'enseignais aux jeunes, puis je suis partie à l'école de Verdun après avoir prié (pour vrai, à genoux pis toutte). On offrait là-bas un programme préparatoire de soir, que je pouvais du coup combiner à mes études régulières. Tout le monde serait content, le père et la fille.
Sur papier, ça tenait la route en tous cas.
Bon, je vais me péter les bretelles un peu - c'est mon seul grand moment de gloire. J'en ai chié aux auditions et pourtant, j'ai terminé première au classement. Michel, le directeur de l'école m'a convoquée pour m'offrir non seulement une place dans le cours, mais déjà une job de monitrice avec les plus jeunes durant mes études et de véritable coach à la fin de mon cours. Je vous l'ai dit : je transpire le prof, j'aurais peut-être dû enseigner l'éducation physique (not!).
La suite? Vous la devinez, mais - comme moi - vous voulez que la magie fasse se terminer autrement cette histoire.
Je me levais très tôt chaque matin pour partir, avec ma grosse poche d'hockey bourrée de mes effets perso, au cégep à Longueuil sur la Rive-Sud. J'empruntais le métro à la fin de chaque journée pour aller à mon entraînement à l'école de cirque de Verdun, dans l'Est de Montréal. Je revenais chez moi, à Boucherville, vers minuit tous les jours d'école. Parfois, je faisais mes devoirs dans un café ou sur un banc dehors dans le centre-ville. Et, bien sûr! je bouffais 5 repas par jour pour survivre à la grande dépense énergétique.
Environ 35 heures sur les bancs d'école par semaine. Près de 24 heures dans le chapiteau par semaine. Le dimanche, seul jour de repos, je coachais. #DoTheMath
Je me levais très tôt chaque matin pour partir, avec ma grosse poche d'hockey bourrée de mes effets perso, au cégep à Longueuil sur la Rive-Sud. J'empruntais le métro à la fin de chaque journée pour aller à mon entraînement à l'école de cirque de Verdun, dans l'Est de Montréal. Je revenais chez moi, à Boucherville, vers minuit tous les jours d'école. Parfois, je faisais mes devoirs dans un café ou sur un banc dehors dans le centre-ville. Et, bien sûr! je bouffais 5 repas par jour pour survivre à la grande dépense énergétique.
Environ 35 heures sur les bancs d'école par semaine. Près de 24 heures dans le chapiteau par semaine. Le dimanche, seul jour de repos, je coachais. #DoTheMath
Sans grande surprise, je suis tombée malade. Je suis restée clouée au lit par une mononucléose pendant un mois entier. Et j'ai dû, en plus, tout arrêter pendant un an complet en raison d'une rate fragile, en mode post-mono. Même mes études en sciences humaines.
Quand tu penses avoir le beurre et l'argent du beurre... tu te ramasses bien souvent enfermé dans le beurrier, les mains et les poches vides.
Quand tu penses avoir le beurre et l'argent du beurre... tu te ramasses bien souvent enfermé dans le beurrier, les mains et les poches vides.
Durant ma récupération, après mon mois de convalescence, j'ai étudié la langue de l'acrobatie : le russe. Parce que le lâcher-prise n'est pas ma plus belle qualité, et tant mieux. Je pensais revenir en force avec ce nouveau superpouvoir, mais une chose menant à une autre... je suis restée dans la linguistique. Et, 15 ans plus tard, je bosse en fait contenu SEO, avec des champs sémantiques.
L'an dernier, je me suis inscrite à un cours de tissu aérien. Première fois en 15 ans que je refaisais de l'acrobatie aérienne! Ç'a rapidement paru que j'avais déjà fait ce genre de trucs. J'avoue que, même si j'aime mon boulot, il y a eu des moments dans les airs à la Caserne 18-30 où je me sentais... dans mon élément.