Rouge ? Go !

J’ai lézardé Montréal toute la journée: de Côte-des-Neiges à Anjou (Canada, voyons!) de Anjou au centre-ville, de downtown-where-all-the-lights-are-bright au Plateau, du quartier général des yuppies au TNM... Pour finalement mettre le cap sur le phallus universitaire et rejoindre mon «mâle alpha» de coloc (selon ses dires). Enfin bref, je remarque une constante chez moi: je traverse souvent sur la rouge et pourtant, je me dis responsable.

ÉTUDE INTRO-ANTROPOLOGIQUE

Le sujet fonce, entraîné par la horde de véhicules, si le feu de circulation est vert. Or, s’il est rouge, le sujet a tendance à patienter jusqu’à ce qu’il verdisse.

- Quelles raisons motivent votre choix judicieux?
- Je m’efforce simplement de ne pas mettre en beau fusil les automobilistes, avec qui je partage la route. On n’écœure pas plus gros que soi, c'est une question de survie!


Le sujet souhaite, en adoptant une telle attitude, que lesdits conducteurs deviennent plus respectueux de la gent cycliste.

- Certains ne nous cèdent qu'un petit bout de leur asphalte et ce, bien orageusement!

Si le feu ondoie du vert au rouge par contre, voire s’il rougit de mille feux à aux quatre coins de l’intersection, le sujet fige. Il joue à la statue. Il ne repart que lorsqu'on y voit du vert, qu’importe le côté où le feu s’allume.

- Quelles raisons motivent ce choix d'emblée peu responsable?
- Une invitation à passer me permet de traverser en toute légalité, certes, mais, de profiter de cet «allez-y» qui s’adresse aux véhicules de la voie trafic dilué, s’il reste un peu de vert, l’immobilité des autres voitures me laisse traverser sans m'inquiéter qu'un chauffard ne tourne sans préalablement avoir mis son clignotant ou fait son angle mort et ne me heurte. Fait vécu.


Nous remarquons toutefois que le sujet ose traverser sur la rouge lorsqu'une automobile, ayant le feu vert, s'amène. Néanmoins, dans tous les cas observés, la distance entre le sujet et le véhicule accordait un délai raisonnable pour qu'il ne passe sans provoquer d'accident.

- Je pense qu’il est souvent préférable d'identifier la provenance du danger, tout simplement.

En somme, le sujet n'obéit pas aveuglément aux feux de circulation. Et d'ailleurs, le dit sujet nous semble particulièrement méfiant vis-à-vis de ceux qui donnent la priorité aux cyclistes, aux piétons et aux patineurs, contrairement à ce qu'on pourrait croire.

- Ce qui m'embête, c'est de ne pas savoir quand cette permission viendra à échéance. Je préfère donc, et de beaucoup, les feux qui affichent un décompte.

The Cyclist Manifesto, fait mention d’un code de la route non écrit. Il le nomme «le gros bon sens». Le GBS, permet, entre autres, de brûler un arrêt ou une rouge en toute impunité.

- Je voyais tout ça d’un mauvais oeil au début, parce qu’on ne nargue pas les pachydermes routiers lorsqu’on a, pour toute monture, qu’un cure-dent ou aussi peu, mais... L'expérience me confirme que de reposer son jugement sur le GBS supplante le respect des signaux routiers en matière de sécurité.

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