To the infinite… and beyond !
L’espièglerie qui m’habite avait peut-être déjà prévu son coup puisque j'ai jusqu’à pris soin d'apporter un pantalon de rechange. Or, je préfère soutenir l’hypothèse du détour imprévu. Je m’explique…
Dimanche- canicule et humidité écrasante. La seule activité que je considère est, évidemment, d’enfourcher mon quelques humains vapeur en direction du canal. Rester encabanée à l’appartement me semble particulièrement impraticable, alors j’enfile un débardeur sport et un cuissard de vélo. Les rayons du soleil n’auront que mes épaules pour cible – en effet (aoutche!) Du gaz (une collation), de la prévoyance (un coupe-vent imperméable), de l’expérience (un cadenas) et une touche de responsabilité (un casque) plus tard, ne manquent que les lunettes fumées. Pouvez-vous croire qu’en une semaine d’été à peine j’ai réussi à perdre deux paires de barniques ? Un arrêt à la pharmacie d’en face, et… elle est partie !
Mon amant, même, en rougit de bonheur. J'emprunte Atwater en m’imaginant, cheveux dans le casque, dévaler une piste de descente de montagne- merci aux nids-de-poule. Je prends congé de mon dérailleur caractériel dès que j’atterri au marché. Heureusement, un petit kiosque de location bucolique dessert la piste durant la période cyclable et offre des solutions gros bon sens immédiates aux mille et un maux des carcasses de vélo typiquement montréalaises. En outre, un eye candy de mécanicien bilingue qui arbore une peau de cuir tanné au soleil et une tête châtain frisée met à notre service son huile de bras. Au moyen d’une clé anglaise et de quelques grimaces obligées, il fixe mon problème de vitesse en m’entretenant sur la météo. Sois beau et tais-toi.
Je mouline ensuite (et finalement) jusqu’au point de villégiature insoupçonné : la baie de Lachine. Cadensée à mon rythme de croisière naturel, je refuse de ralentir mon élan pour m’abreuver, car j’ai soif de vélocité bien davantage. Or, la lecture des fiches d’information qui parsèment la montée du mont Tremblant m’a appris, deux automnes auparavant, qu’une infime quantité d'eau suée se répercute dans une baisse de performance significative. Je me fais alors acrobate italienne, à cheval sur mon Peugeot, et me contorsionne périlleusement pour cueillir ma gourde, bien logée dans le nid douillet de mon sac à dos. La preuve qu’on ne se refait pas (ancienne amatrice de voltiges). L’opération réussit et, d’un glou, j’évacue l’acide lactique de mes quadriceps latéraux. Aussi, terminé-je ma course bouteille en main.
Arrivée à destination (ou au bout du monde selon l’effort fourni), je m’affaisse «délicatement» sur l’un des trois bancs que guettent habituellement les guêpes estivales et contemple l'étendue d’un fleuve au visage soudainement si peu familier. Bon, pas au point de m’y baigner, mais tout de même… Le cyclobipède qui partage le banc avec moi m’aborde : «Pretty much in good shape for an old Peugeot…» Je connais cette voix. Elle m’a lancée un «Nice bike» l’été dernier. La boucle moins abondante, mais toujours le même short de coton, mon «ami» des expéditions urbaines est au rendez-vous comme s’il avait passé l’hiver sur ce banc banal à espérer le retour de la belle saison et les rencontres fortuites. Nous prenons des nouvelles l’un de l’autre, et vient mon tour de commenter sa bécane : «Hé ! You got a new bike ?». Jaune. Ou n’avais-je jamais remarqué sa banane ? Quoique la couleur m’inspire, bel engin de cyclotourisme.
Sur le chemin du retour, aux environs des écluses, la construction me force à dévier de ma trajectoire initiale pour aboutir à l’île Ste-Hélène. Je caresse du regard l’autre rive, si près et à la fois si inaccessible. Dame Nature pleure avec moi en déversant une ondée quoique légère et rafraîchissante. Telle Colette, l’environnement et moi ne faisons parfois qu’un. Je roule donc sur ma piste de patin à roues alignées favorite : la piste Gilles Villeneuve. Ça pullule de cyclistes qui, d’ailleurs, me dépassent sans peine ni orgueil ce coup-ci. À bout de forces et de con (mon cadre est trop grand), je songe sérieusement à traverser Victoria et rendre visite à mon copain plutôt que de gravir Guy et, au final, revenir à Longueuil en transport en commun. Ainsi, j’opte pour une escale à quelques rues de chez mon bel italien métissé aux yeux azur et à la bouille clownesque, où je commande une blonde en fût bien méritée.
M. me rejoint, et nous savourons la fin d’une dure journée de travail (la sienne). La radio nous annonce que le Canadien a perdu 3-1, et le comble des coïncidences ! le véritable sosie de Crosby s’assoit à la table adjacente. Ce qui me porte à la réflexion : le hasard existe-t-il ?
Dimanche- canicule et humidité écrasante. La seule activité que je considère est, évidemment, d’enfourcher mon quelques humains vapeur en direction du canal. Rester encabanée à l’appartement me semble particulièrement impraticable, alors j’enfile un débardeur sport et un cuissard de vélo. Les rayons du soleil n’auront que mes épaules pour cible – en effet (aoutche!) Du gaz (une collation), de la prévoyance (un coupe-vent imperméable), de l’expérience (un cadenas) et une touche de responsabilité (un casque) plus tard, ne manquent que les lunettes fumées. Pouvez-vous croire qu’en une semaine d’été à peine j’ai réussi à perdre deux paires de barniques ? Un arrêt à la pharmacie d’en face, et… elle est partie !
Mon amant, même, en rougit de bonheur. J'emprunte Atwater en m’imaginant, cheveux dans le casque, dévaler une piste de descente de montagne- merci aux nids-de-poule. Je prends congé de mon dérailleur caractériel dès que j’atterri au marché. Heureusement, un petit kiosque de location bucolique dessert la piste durant la période cyclable et offre des solutions gros bon sens immédiates aux mille et un maux des carcasses de vélo typiquement montréalaises. En outre, un eye candy de mécanicien bilingue qui arbore une peau de cuir tanné au soleil et une tête châtain frisée met à notre service son huile de bras. Au moyen d’une clé anglaise et de quelques grimaces obligées, il fixe mon problème de vitesse en m’entretenant sur la météo. Sois beau et tais-toi.
Je mouline ensuite (et finalement) jusqu’au point de villégiature insoupçonné : la baie de Lachine. Cadensée à mon rythme de croisière naturel, je refuse de ralentir mon élan pour m’abreuver, car j’ai soif de vélocité bien davantage. Or, la lecture des fiches d’information qui parsèment la montée du mont Tremblant m’a appris, deux automnes auparavant, qu’une infime quantité d'eau suée se répercute dans une baisse de performance significative. Je me fais alors acrobate italienne, à cheval sur mon Peugeot, et me contorsionne périlleusement pour cueillir ma gourde, bien logée dans le nid douillet de mon sac à dos. La preuve qu’on ne se refait pas (ancienne amatrice de voltiges). L’opération réussit et, d’un glou, j’évacue l’acide lactique de mes quadriceps latéraux. Aussi, terminé-je ma course bouteille en main.
Arrivée à destination (ou au bout du monde selon l’effort fourni), je m’affaisse «délicatement» sur l’un des trois bancs que guettent habituellement les guêpes estivales et contemple l'étendue d’un fleuve au visage soudainement si peu familier. Bon, pas au point de m’y baigner, mais tout de même… Le cyclobipède qui partage le banc avec moi m’aborde : «Pretty much in good shape for an old Peugeot…» Je connais cette voix. Elle m’a lancée un «Nice bike» l’été dernier. La boucle moins abondante, mais toujours le même short de coton, mon «ami» des expéditions urbaines est au rendez-vous comme s’il avait passé l’hiver sur ce banc banal à espérer le retour de la belle saison et les rencontres fortuites. Nous prenons des nouvelles l’un de l’autre, et vient mon tour de commenter sa bécane : «Hé ! You got a new bike ?». Jaune. Ou n’avais-je jamais remarqué sa banane ? Quoique la couleur m’inspire, bel engin de cyclotourisme.
Sur le chemin du retour, aux environs des écluses, la construction me force à dévier de ma trajectoire initiale pour aboutir à l’île Ste-Hélène. Je caresse du regard l’autre rive, si près et à la fois si inaccessible. Dame Nature pleure avec moi en déversant une ondée quoique légère et rafraîchissante. Telle Colette, l’environnement et moi ne faisons parfois qu’un. Je roule donc sur ma piste de patin à roues alignées favorite : la piste Gilles Villeneuve. Ça pullule de cyclistes qui, d’ailleurs, me dépassent sans peine ni orgueil ce coup-ci. À bout de forces et de con (mon cadre est trop grand), je songe sérieusement à traverser Victoria et rendre visite à mon copain plutôt que de gravir Guy et, au final, revenir à Longueuil en transport en commun. Ainsi, j’opte pour une escale à quelques rues de chez mon bel italien métissé aux yeux azur et à la bouille clownesque, où je commande une blonde en fût bien méritée.
M. me rejoint, et nous savourons la fin d’une dure journée de travail (la sienne). La radio nous annonce que le Canadien a perdu 3-1, et le comble des coïncidences ! le véritable sosie de Crosby s’assoit à la table adjacente. Ce qui me porte à la réflexion : le hasard existe-t-il ?
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